L’ESPASS mène depuis 2013, en collaboration avec le Laboratoire de Recherche sur les Pratiques et les Politiques Sociales (LAREPPS) et le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Université de Montréal (UdM), le « Centre de recherche jeunes en difficulté » du Centre intégré universitaire santé et services sociaux Centre-Sud de Montréal (CIUSSS Centre-Sud de Montréal) et le Laboratoire Professions, Institutions, Temporalités (PRINTEMPS) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, une recherche qui interroge, à partir d’une mise en perspective France/Québec, la construction des territoires et des pratiques d’intervention « hors les murs » et à domicile dans les champs de la vieillesse, du handicap et de la protection de l’enfance.

Dans le cadre de ce programme financé par la Direction de l’Europe, des Relations internationales et de la Coopération du Conseil Régional Rhône-Alpes, et à l’issue de deux années d’enquête de terrain (2013-2014) qui ont permis la réalisation de huit missions de recherche (4 en France et 4 au Québec), les deux équipes de recherche [ESPASS-LAREPPS-CRISES-PRIN-TEMPS et ESPASS-CIUSSS Centre-Sud de Montréal] ont organisé, le 21 octobre 2015, un colloque de restitution et de valorisation des données de cette recherche.

En préambule à cette journée, un premier temps de contextualisation permettra de situer la multiplication des pratiques d’intervention « hors les murs » et au domicile des familles dans un contexte général de désinstitutionnalisation, de transformation de l’État social et d’application des principes managériaux de la nouvelle gestion publique (NGP).

A partir de ce constat et partant des résultats de cette recherche, le propos de cette journée s’orientera essentiellement sur la façon dont les transformations à l’œuvre, dans les multiples recompositions qu’elles entraînent, peuvent être l’occasion, au-delà des malaises organisationnels et professionnels générés par les nouvelles gestions du social, de multiples déplacements et arrangements entre institutions, entre collectifs de travail et entre acteurs de la prise en charge.

Par cette entrée, c’est à la question des articulations et des coopérations propices à une reconfiguration de l’action publique en train de se faire, ici et maintenant, et à une transformation formelle ou invisible de la professionnalité et des relations « intervenant-e-s/familles » que cette journée invite notamment à répondre.

Suivant cette logique, ce colloque se veut un moment fort d’échanges et de réflexions à partir de trois grands chantiers thématiques organisés autour de trois orientations (méta/méso/micro) : arrangements institutionnels et co-construction des politiques publiques ; transformations des cadres professionnels et organisationnels ; usagers-clients et acteurs de la prise en charge : quelle participation des publics.