Cette journée d’étude, initiée dans le cadre de l’universitarisation des métiers du travail social est construite en partenariat avec deux institutions de travail social et deux départements de la faculté SHS de l’Université Jean Monnet. Son objet générique, l’éthique du care, sera exploré à travers des séries d’épreuves que les intervenants sociaux et sanitaires rencontrent face à diverses situations-limites.

Celles-ci, situées sur le registre de la santé qui se dégrade ou de la mort qui approche, confrontent les intervenants et leurs publics à des normes, conduisent à des choix professionnels et personnels et font surgir des affects qui influent sur le cours des actions.

Une première table ronde interrogera le travail émotionnel ainsi que les rituels d’accommodation entre les protagonistes, souvent invisibles et peu intelligibles dans le monde des métiers de l’intervention. Que ce soit dans les murs de l’hébergement collectif ou hors les murs, les intervenants sociaux doivent agir à l’intérieur d’un cadre de travail qui institue des places et des procédures.

Lorsque ce cadre de travail opère une mutation au niveau de l’objectif même de la prise en charge, comme par exemple dans le cas de la sanitarisation d’un centre d’hébergement, comment ces places et ces procédures en sont-elles remises en question ? Plus largement, en quoi les corps souffrants réinterrogent-t-ils les professionnalités en acte ? Bien que celles-ci puissent tenir les émotions qui surgissent à une certaine distance, cela ne diminue pas leur charge. Comment sont-elles dès lors appréhendées ? Une seconde table ronde interrogera plus directement la situation de fin de vie et les questions éthiques qui surgissent pour les accompagnant-e-s professionnel-le-s.

Les professionnelles qui participent à cette table ronde confronteront leurs expériences et les dimensions morales de leur engagement aux résultats des enquêtes sociologiques conduites sur des terrains similaires. En situation limite, il arrive que la symétrisation des conditions humaines prenne le pas sur la dissymétrie relationnelle sur laquelle repose la relation d’aide. Comment les intervenants sont-ils « équipés » pour faire face à ces ajustements relationnels et comment l’intervention sociale s’en voit-elle reconfigurée ?

Partenaires : Université Jean Monnet, Externat Saint-Michel.